Dakar-by-Night

Quand je parle des folles nuits de Dakar, certains d’entre vous, les esprits les plus mal tournĂ©s, pensent tout de suite aux nuits oĂą l’on fait des folies de son corps. Vous devriez me connaitre mieux, je ne parle jamais de choses vulgaires. Ou alors si peu et si rarement qu’on n’en parle mĂŞme pas. D’ailleurs n’en parlons plus.

D’autres immĂ©diatement pensent aux nuits de la jet set dakaroise : boites de nuit (night clubs pour les branchĂ©s) avec salon Vip, du genre Ă  payer 45000 cfa (70 euros) pour avoir le droit :
- 1) d’accĂ©der au statut de Vip pour une soirĂ©e, ça aveugle les gazelles et permet de le emballer plus facilement et, surtout, ça booste monsieur question libido
- 2) de se faire exploser les tympans par des basses diaboliques tout en se faisant Ă©craser les pieds, dans une tenace odeur de transpiration vaguement couverte par des flagrances d’eau de toilette made in Sandaga,
- 3) de siroter un coca tiédasse (le 1er est gratuit, le second ? Vous avez intérêt à le déguster lentement, au prix où il est).

Comme vous n’ĂŞtes pas bĂŞte, je sais que votre mère s’est donnĂ©e grand mal pour remplir votre crane de millions (de milliards pour les ceusses qui sont plus chanceux, mais c’est du luxe un peu inutile alors que certains en manquent si cruellement) de neurones en parfait Ă©tat de marche. Vous avez donc tout de suite compris que les boites, j’les prĂ©fère pour les autres.

Notez que je ne suis pas rebelle Ă  la promiscuitĂ©, mĂŞme en me faisant Ă©craser les pieds, mĂŞme avec les odeurs et tout. A la musique non plus… Quoique certaines… Pas rebelle, mais… pas Ă  ce prix lĂ . Si encore le coca tiède Ă©tait remplacĂ© par un Chivas 20 ans d’âge. LĂ , Faudrait voir Ă  voir. Et encore… HĂ©Ă©Ă©Ă©Ă© ! Malheureux ! Sans glace le Chivas, vous voulez tuer le goĂ»t !

D’ailleurs, quand j’Ă©tais plus jeune, existaient encore Ă  Dakar des cafĂ©s oĂą l’on pouvait Ă©couter de la musique pour le prix d’une bière ou d’un coca Ă  peine plus cher que d’habitude. La clientèle n’Ă©tait pas triĂ©e sur le volet, on pouvait se retrouver assis Ă  cĂ´tĂ© d’une pĂ©ripatĂ©ticienne en relache (prostipute pour les non initiĂ©s), voisinage mĂ©langĂ©, très mĂ©langĂ© mais plutĂ´t bon enfant. Alors que, dans un salon Vip, hein ! on sais pas Ă  cĂ´tĂ© de qui on est assis… Perso je prĂ©fère la compagnie d’une honnĂŞte prostituĂ©e Ă  celle d’un affairiste-franche-crapule. Mais c’est question de goĂ»t.

Notez que je ne suis pas le seul Ă  avoir de telles prĂ©fĂ©rences. N’ai rien inventĂ©, j’ai d’illustres prĂ©dĂ©cesseurs. Le Christ ne s’est pas fait accompagner durant son supplice par un businessman faisant-dans-l’informel-mais-nĂ©anmoins-muni-d’un-passeport-diplomatique.

Non ! Il s’est fait accompagnĂ© par Marie Madeleine, prostituĂ©e de son mĂ©tier. C’est pas un signe ça ? N’en concluez pas hâtivement que je prĂ©tends Ă  la moindre ressemblance avec le Christ. C’est juste pour dire. Un exemple Ă©difiant pour ainsi dire.

La mouette rieuse qui commence Ă  s’endormir (faut vous dire que les mouettes rieuses sont incapables de se concentrer sur une discussion un peu sĂ©rieuse, pas de leur faute, ça doit ĂŞtre gĂ©nĂ©tique ou un truc comme ça : Chef, t’accouches ! Les prĂ©liminaires c’est bien, mĂŞme très bien, mais quand ça dure trop on ne sait mĂŞme plus oĂą on voulait en venir…

Moi, alias chef pour mes employĂ©s, naomed pour les copains et Doudou pour mon Ă©pouse : J’y arrive, j’y arrive… Sur le coup de 20 h, hier soir, une bande de très bruyants dĂ©vots s’est mise dans la tĂŞte de m’empĂŞcher de dormir toute la nuit. Il est d’ailleurs dimanche 7 h 07 et ils hululent encore. Ils ont rĂ©ussi les sauvages, je n’ai pas dormi cette nuit. Mais suis pas converti pour autant. Peut-ĂŞtre s’imaginaient-ils que lassĂ© de ne pas dormir je me dise : « Ă©veillĂ© pour Ă©veillĂ©, pourquoi ne pas les rejoindre et me laisser envahir par ces chants lancinants et rĂ©pĂ©titifs jusqu’Ă  atteindre un Ă©tat second de transes qui me fera passer agrĂ©ablement le temps ». Que nenni ! me connaissent pas, aucun risque. L’esprit de contradiction bien chevillĂ© au corps ! Vais travailler… Et ce qui fut dit fut fait….

As-tu remarqué, la mouette, que les dévots appartiennent à une espèce nocturne, chantent la nuit, dorment le jour, un peu comme les hibouX (hiboux, choux, caillousx) chez toi.

La mouette rieuse : Rapaces aussi tous les deux… Tu crois que la francophonie nous financerait une Ă©tude comparative entre les deux espèces ?

Source : http://www.blogs-afrique.info

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